Le Canadaire :
Le debut :
La compagnie Canadian Vickers est crée par sa maison-mère britannique en 1911[1] quand celle-ci décide de fabriquer au Canada des navires pour la Marine canadienne. Après la fin de la Première Guerre mondiale, les ingénieurs de Vickers commencent à faire des plans pour des avions amphibies que la compagnie commencera à produire durant les années 1920. Entre autres, elle fit des avions de brousse particulièrement prisés pour le transport dans le Grand-Nord et par la Gendarmerie Royale du Canada[1].
Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, tous les avionneurs canadiens sont mis à profit pour l'effort de guerre. Vickers doit à la fois construire des navires et des avions. Elle fait savoir aux Alliés que les fonds lui manquent pour faire les deux car la construction navale est très coûteuse. Elle menace de cesser son activité aéronautique. Canadair est ainsi fondée le 3 octobre 1944 avec un financement des gouvernements canadiens, américains et britanniques, à partir de la division aéronautique de Vickers, dans le but spécifique de produire l'hydravion Canso, une version canadienne du PBY Catalina[1].
Benjamin W. Franklin est le premier président de la compagnie. Il obtient un contrat de développement pour une variante de l'avion de transport Douglas DC-4, le DC-4M. Ce dernier est équipé de moteurs Rolls-Royce Merlin et devient en 1946 le "Northstar". Juste après la guerre, Canadair achète les droits sur la série Douglas DC-3/C-47 de Douglas.
La même année, la compagnie Electric Boat Company achète une part majoritaire dans Canadair et l'intègre dans ses opérations. En 1952, les deux fusionnent et deviennent General Dynamics. En 1954, après l'achat de Convair, Canadair devient la filiale canadienne de GD. La compagnie continuera de se spécialiser dans la modification de modèles d'avions militaires avec grand succès. Entre autres, elle continuera à produire différentes versions du F-86 Sabre et du F-104 StarFighter[1].
Le Bombardier d'eau :
Un Canadair est un hydravion bombardier d'eau bi-moteur produit par Bombardier, le CL-215 fleuron de la gamme, utilisé pour combattre les feux de forêts. D'une longueur de 19,82 m et d'une envergure de 28,60 m, il est capable d'écoper 5,5 tonnes d'eau en 12 secondes, en effleurant un plan d'eau (mer, rivière, lac, retenue de barrage...) à la vitesse de 60 nœuds sur une longueur de 1500 m. Un additif est ajouté à l'eau récoltée, améliorant l'effet. Le largage peut se faire en une ou plusieurs fois, par zones successives. Ce mode opératoire lui fait gagner un temps précieux, alors que les autres bombardiers d'eau doivent retourner à leur base terrestre, pour faire le plein de leurs réservoirs d'eau.
La première livraison du CL-215 a eu lieu en 1969. Un total de 125 exemplaires ont été construits en cinq séries jusqu’en 1989, année de son remplacement par le CL-415. Ce bombardier d'eau équipe les flottes de lutte contre les feux de forêts de huit pays. Le premier à s'en servir fut naturellement le Québec, province canadienne d'où il est originaire. Sa flotte y est gérée par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), une coopérative de service entre les producteurs forestiers et le gouvernement. Il est mis en service, en France, exclusivement par la Sécurité civile.
Quelques détails:
le CL-215 en service en France de 1970 à 1995, à moteur à piston, puis turbine (version T);
le CL-415, plus performant, en service en France depuis 1995.